Malgré la présence d'une brume persistante et le passage de quelques nuages. J'ai fait réveillé nos stagiaires par les gardiens du camps à 4h cette nuit, pour faire découvrir quelques-unes des merveilles du ciel austral. La vision de l'amas globulaire Oméga du Centaure a été de toute évidence un choc visuel pour la plupart d'entre eux. En fin de nuit, Saturne se trouvait alors pratiquement au zénith, et l'image à l'oculaire du Célestron 14 était à couper le souffle. Avec un grossissement de 480x, l'image était d'une netteté quasi parfaite, spatiale ! Un très très grand moment !
Encore une nuit d'observation au Nyota observatory 2 dans la magie de la nuit africaine. Full night sur la plateforme de l'observatoire, ou presque. Une mer de nuage a en effet progressivement recouvert le ciel vers 23h, mais nous aurons la chance de bénéficier de nouveau d'un ciel dégagé à partir de 3h30. Je suis en plein dans mon travail sur les constellations "animales" - un projet pour le festival Astrolys 2025, mais nous aurons l'occasion d'en reparler - et voici le fruit du travail de la nuit précédente ; le majestueux Scorpion qui, sous les latitudes de l'équateur, monte à une hauteur étonnante dans le ciel pour nous Européens. Une foule de nébuleuses, amas d'étoiles ou globulaires peuplent cette région extraordinaire du ciel. Image réalisée à partir de 13 photographies compilées, faites en parallèle du célestron 14, avec un boitier Nikon D750 défiltré, qui commence à dater, et un bon vieux objectif Nikkor 55 Micro.
Si certains sont tentés par le prochain safari De la Piste aux étoiles, nous venons avec Tony de caler les dates du prochain séjour qui se déroulera du 20 au 28 mars 2025. Il reste cinq places, si cela vous tente n’hésitez pas à me contacter directement ou à consulter le site de la société organisatrice Melting Pot Safaris :
Quelques nouvelles du film Un Jardin pour l’Univers
C’est une grande émotion de faire partager mon film depuis plusieurs mois au cours de projections publiques, dans le cadre de festivals, d’associations ou d’expositions. La toute prochaine projection publique va se dérouler dans l’amphithéâtre du Laboratoire de Planétologie de Nantes université, jeudi 13 juin à 13h, suivi d’un débat. N’hésitez pas à venir, c’est gratuit et ouvert au public.
Si vous souhaitez vous procurer le DVD du film, il est en vente à Nantes dans les librairies La Géothèque et Coiffard, ainsi que dans l’étonnante boutique de créatrices Les Bibiches, 4 rue Paré Nantes. Celle-ci organise d’ailleurs une rencontre dédicace mercredi 12 juin à partir 18h. Venez nombreux, ce sera l’occasion de se rencontrer ou se revoir, de parler du film et de ses coulisses, mais également de vous présenter son compositeur de la bande musicale Romuald Tual.
L’actualité astronomique de la Chapelle aux Lys
Les soirées et les stages d’astronomie dans notre observatoire des Bêcheurs d’étoiles reprennent. Les dates sont sur notre site internet :
www.becheurs-detoiles.net
Enfin, à marquer sur vos tablettes, le festival Astrolys est un peu plus tôt cette année. Il se déroulera les 3 et 4 août, avec pour thème celui de la comète de Halley et les comètes en général.
A très bientôt !
Olivier
Après cinq années de sevrage, depuis notre traversée des Etats-Unis sur la route de l'ombre de la Lune, nous repartons enfin dans un grand voyage familial de près de trois mois ! Cette fois, la destination est le monde hyperboréal de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, dans le but d'aller observer et photographier le spectacle sublime des aurores polaires. Les membres de l'expédition à bord de notre Land Rover sont au nombre de cinq : moi-même, mon épouse Maguy, nos deux enfants Elouan (10 ans) et Youna (7ans)… et notre chat Nala ! Sur cette photo prise depuis le Cercle polaire, notre chat a obstinément refusé de sortir pour rester bien au chaud dans le Land. pas fou lui ! C'est une aventure extraordinaire que nous proposons de vous faire partager à travers quelques unes de nos photographies. Nous bivouaquons chaque soir dans des paysages souvent grandioses, en faisant en sorte d'avoir à chaque fois les meilleures conditions de prises de vues pour d'éventuelles aurores boréales.
Vous avez été nombreux à me demander s’il serait possible de se procurer des tirages de certaines de mes photographies d’aurore boréale. Face à la répétition de ce type de demande, j’ai le plaisir de vous proposer quelques-unes de mes astrophotographies prises durant ce voyage. Je propose quatre formats, 18x27, 30X45, 40x60 et 60x90 cm. Tirage d’art de très grande qualité réalisé dans un laboratoire professionnel, collé sur support métallique, avec signature et dédicace personnalisée au verso (et pour ceux qui le souhaitent une signature au recto sur l’image). Une jolie manière de vous faire ainsi participer à cette aventure dans les régions arctiques à la poursuite des aurores boréales.
Formats et prix TTC :
18x27 = 75 € (frais de port compris pour la France)
30x45 = 200 € (frais de port compris pour la France)
40x60 = 300 € (frais de port compris pour la France)
60x90 = 700 € (Possibilité de remise en main propre dans la région nantaise ou en Vendée, sinon frais de port à étudier)
Si vous avez un souhait particulier, un format autre que ceux proposés, une demande spécifique, n’hésitez pas à m’en faire part.
Pour effectuer votre commande, il suffit de m’adresser un mail à sauzereau@wanadoo.fr et d’envoyer le paiement, soit par chèque à mon ordre à l’adresse ci-dessous, ou bien plus simplement par virement bancaire (je vous fournirai mon RIB par retour de mail), en précisant bien dans l’ordre du virement l’objet de votre commande.
Adresse postale : Olivier Sauzereau / La Grande Voye / 85120 La Chapelle aux Lys
Nous vous écrivons de la moitié sud de la Suède. Depuis maintenant six jours, nous ressentons tous les quatre que nous sommes bien sur le retour avec, je dois l’avouer, une mélancolie et une pointe de regret de ne pas avoir pu prolonger de quelques semaines notre aventure en Finlande, pour laquelle nous sommes tombés sous le charme. Mais je vous rassure, cette mélancolie exprime aussi tout simplement que nous avons vécu une aventure extraordinaire, riches en émotions, impressions et les disques durs remplis de centaines d’images d’aurores boréales !
Une jolie manière de faire un petit retour en arrière sur notre périple est de se replonger dans les publications de mon épouse Maguy qui, chaque fois qu’un environnement s’y prêtait, a réalisé un “mudra” (une posture des mains au yoga) en tentant à chaque fois de créer un lien avec le paysage. N’hésitez pas à vous plonger dans l’historique de ses publications et (re)découvrir d’une manière originale notre aventure jusque dans le monde hyperboréal, par le prisme du yoga
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Montagne Aavasaksa, Laponie. Ce nom me fait rêver depuis bien des années et le début de mon intérêt pour l’une des expéditions scientifiques les plus emblématiques du XVIIIe siècle : le voyage en Laponie, réalisé en 1736 et 1737, par toute une équipe de savants de l’Académie royale des sciences.
Le soir du 21 juin 1736, monsieur de Maupertuis, chef de cette expédition, monta pour la première fois au sommet de cette montagne, afin d’examiner le territoire que lui et ses compagnons allaient devoir mesurer durant des mois. L’objectif de cette mission ? Déterminer, tout simplement, la forme de la Terre ! Si la rotondité de notre planète est connue depuis l’Antiquité, sa forme exacte était l’objet d’un débat virulent entre savants depuis la fin des année 1680. Selon les Anglais, et tel que Newton l’avait établi, la Terre doit être un sphéroïde légèrement aplati aux pôles. Mais selon les Français et les partisans de la théorie des tourbillons de René Descartes, notre planète doit être sensiblement allongée vers les pôles. Plus simplement, la question était de savoir si la Terre ressemble à une mandarine ou à un citron ! Pour résoudre cette question, l’Académie royale des sciences proposa d’envoyer deux expéditions pour mesurer un arc de méridien, l’une au Pérou, l’autre vers le cercle polaire en Laponie. La comparaison des résultats de ces deux expéditions permettra ainsi de résoudre cette question.
Le récit et l’objet de cette double expédition me fascinent depuis plus de trente ans, et je ne vous cache pas que j’ai ressenti une grande émotion à me trouver sur cette montagne d’Aavasaksa, un point d’observation essentiel dans le travail de triangulation de ces savants du siècle des Lumières.
Ce soir du 13 octobre, nous avons eu la chance merveilleuse de gravir Aavasaksa dans la lumière d’un soleil couchant et un paysage de neige d’une beauté saisissante. Là, nous avons pu découvrir une grande pierre entourée d’une sorte de sphère armillaire. Intrigué, mon fils Elouan enleva la neige et la glace la recouvrant, permettant d’y découvrir une plaque hommage à l’expédition des savants français menée par monsieur de Maupertuis. Ah, l’émotion du pèlerinage en histoire des sciences !
Nous sommes à Pello, à la limite de la Finlande et de la Suède. Séquence émotion. Cette petite ville de quelques 3000 habitants résonne en effet dans ma mémoire depuis une bonne trentaine d'années ! Mais chut, je compte bien vous en parler très prochainement. Bivouac magnifique cette nuit en pleine forêt, sur le bord d'une piste. Ce matin, au réveil, l'intérieur du Land était particulièrement sombre ! Eh oui, les fenêtres étaient alors recouvertes de neige. Spectacle sublime d'un paysage entièrement recouvert d'un manteau blanc. J'ai bien conscience que ces images seront pour vous un peu "surréalistes" !
Miaaaoouuh ! Pour une fois, je profite que mes maitres fassent une visite du Pilke Science Center, à Rovaniemi, après avoir déjà visité la veille Arkitum, le musée sur l’arctique, pour prendre la patte sur l’ordinateur d’Olivier et vous révéler ce qu’est ma vie de chat dans cette galère de voyage hyperboréal ! Pour ne rien vous cacher, j’apprécie bien leurs visites de musées... J’ai alors le Land Rover pour moi tout seul ! Ma gamelle est alors toujours à la même place, aux pieds du conducteur, et ma litière à ceux du passager avant. Et pour ne rien vous cacher, je profite de ces longs moments de solitude pour… dormir ! A vrai dire, je n’ai pas trop à me plaindre, car en dehors de ces visites de musées ou randonnées, je suis tout le temps avec mes maitres. Et ça, c’est bien rassurant tout de même. Lorsqu’on roule, j’ai même ma propre ceinture de sécurité – la classe ! – et je suis confortablement installé entre Elouan et Youna. J’ai alors suffisamment de liberté pour même me déplacer sur les genoux de l’un ou de l’autre et avoir une multitude de caresses et gratouilles. Le top, c’est la nuit ! Lorsque tout le monde se couche, j’aime bien tout d’abord aller à l’étage du Land et me blottir sur le sac de couchage, aux pieds de Maguy et Olivier. Et mon petit plaisir est alors d’attendre que Maguy soulève un peu sa tête pour aussitôt prendre, à son grand désespoir, toute la place sur son oreiller. Un peu plus tard, je vais à l’étage en dessous pour me blottir contre Elouan et Youna. Quelque fois, dans le milieu de la nuit, j’aime bien me faire des frayeurs. Je m’imagine des scénarios avec des proies à attraper, et je me mets alors à courir dans tous les sens d’un étage à l’autre pour généralement finir par attaquer le gros orteil de Maguy à travers son sac de couchage. Je ne sais pas pourquoi, mais alors cela rime généralement avec un “NON” retentissant ???
Il y a deux semaines, j’ai trouvé un nouveau jeu nocturne très drôle. Attaquer le rouleau de sopalin, le déchiqueter, le transformer en milliers de petits papiers volants que je disperse en pièces de puzzle dans tout le Land. Qu’est-ce que c’est drôle ! Mais bizarrement, au réveil le matin, cela fait beaucoup rire les enfants, tandis que Maguy et Olivier un peu moins… ça fait pourtant la fête les confettis, non ?
Bon, je dois vous avouer que je ne sors pas énormément du Land. Je trouve qu’il y fait beaucoup plus chaud qu’à l’extérieur, et souvent il y a un vent humide. Je n’avais encore jamais vu cela. En bivouac, lorsque le toit du Land est levé, ma place préférée est de me mettre sous le vélux. J’ai alors un superbe fenêtre pour observer le paysage. Et puis, lorsqu’on est dans la forêt, je sens des odeurs étranges de bêtes inconnues qui me font parfois gonfler ma queue et hérisser le poil ! J’essaye d’être alors le plus impressionnant si jamais un gros animal devait m’attaquer. J’ai cru entendre de mes maitres qu’il y avait notamment des ours dans la forêt. Même pas peur ! De toute façon, ils ne me laissent jamais sortir tout seul et préfèrent me faire des promenades avec la laisse, ce qui d’ailleurs ne me dérange nullement. Après plusieurs heures de route, je suis quand même bien content de m’étirer, me dégourdir les pattes et sentir de nouvelles odeurs, mais très vite je préfère retourner me blottir dans le land.
Par contre, depuis quelques jours, il se passe quelque chose d’incroyable que je n’avais encore jamais vu. Le sol est devenu tout blanc et tout froid, et ça me fait mal à mes petites pattes qui deviennent alors toutes roses. Eh bien savez-vous ce qu’ils ont inventé ? Ils ont réussi à dénicher dans un magasin d’animaux des sortes de petits chaussons qu’ils m’accrochent désormais chaque fois que je veux sortir. Ce que je n’ai vraiment pas, mais alors vraiment pas apprécié, c’est qu’ils se sont mis à hurler de rire lorsque pour la première fois j’ai commencé à marcher avec ces chaussons. Il faut dire que je secouais les pattes dans tous les sens pour tenter de m’en débarrasser, sans succès. Quelle galère ce voyage ! Vivement ma maison ! Miaaooouhhh !
Nala, le chat explorateur des Bêcheurs d’étoiles
Nous sommes désormais à un peu moins d'un mois de notre retour en France. Le sentiment d'être un petit peu déjà sur le retour et l'envie que cela dure plus longtemps. Et pourtant, nous sommes toujours à des milliers de kilomètres de chez nous, avec la promesse de nouveaux territoires à découvrir et, espérons le, le spectacle envoûtant d'aurores boréales à venir. Hier, alors que nous terminions la visite du remarquable musée consacré au peuple Sami, ma fille Youna se tourna vers moi pour me dire : "Papa, je voudrais que l'on fasse le tour du monde !"
Que d'impressions nouvelles sur le monde sommes-nous en train d'engranger en ce moment ! Hier soir, dîner avec des amis finlandais et un marin pêcheur Sami autour d'une délicieuse viande de renne. Discussions passionnantes jusqu'à 1h du matin entrecoupées, bien évidemment, d'un sauna avec "plongeon" dans le lac d'une nuit glaciale. C'est fou comme on se sent bien ensuite !
Nous sommes désormais à une centaine de km au sud d'Inari, en plein cœur de la Laponie finlandaise et le parc national du Lemmenjoki et avons trouvé un exceptionnel bivouac sur le bord d'une piste au milieu d'une nature incroyable.
“Papa, pourquoi tu aimes les étoiles ?”, m’a demandé ma fille Youna ce matin au petit déjeuner. Ma réponse, instinctive, a été de lui répondre : parce-ce que c’est beau. Ajoutant aussitôt après : parce-que cela me fait du bien de contempler un ciel étoilé.
La nuit que je venais de vivre, sur le bord de ce lac finlandais, était précisément l’exemple même de l’expérience astronomique que j’aime vivre, celui d’un moment de grâce, d’une communion avec la nature, le sentiment de vivre un moment privilégié avec la vision d’un spectacle grandiose. Dans une ambiance glaciale, qui m’obligeait de temps en temps à revenir me réchauffer dans le Land Rover, une aurore boréale s’est en effet progressivement développée dans un ciel d’une transparence parfaite. Le silence de la forêt était étonnant. Pas un bruit, aucun mouvement d’herbes. Par contre, au-dessus de moi, la danse des lumières fantomatiques de l’aurore boréale était envoûtante. A 2 heures du matin, épuisé mais rempli d’une joie intense d’avoir pu vivre un tel moment, je me suis endormi, enivré d’images et de sensations.
Il est 23h30, heure finlandaise, et je me fais une petite pause dans le Land pour me réchauffer entre deux séries de prises de vues d'aurore boréale. Le ciel est magnifique, parfaitement transparent, et une jolie aurore boréale se développe par moment à l'horizon nord. Maguy et les enfants dorment à l'étage du Land, bien au chaud, avec la promesse de venir les réveiller dans la nuit si le spectacle devient exceptionnel. Et, a priori, les prévisions sont excellentes pour la seconde partie de nuit.
En attendant, je fais un petit tri dans mes images pour libérer mon boitier photo. Voici une image prise ce soir de la Lune au-dessus du lac. La photographie n'a rien de bien fantastique. Et pourtant, à bien y regarder, il n'y a pas quelque chose qui vous choque ? Regardez attentivement la Lune et souvenez-vous bien que je viens de vous préciser que cette image a été prise dans la soirée. Or, la Lune est en… dernier quartier !!! Une phase que l'on ne peut voir normalement, sous nos latitudes, qu'en seconde partie de nuit. Un dernier quartier visible le soir ! Le ciel astronomique serait-il détraqué ?! L'explication est toute simple. la Lune est actuellement au même emplacement que le Soleil… au mois de juin. Or, sous ces latitudes boréales, il y a le soleil de minuit. C'est le même phénomène que je suis en train de contempler actuellement, mais pour la Lune. Notre satellite naturel est visible toute la journée, et au moment même de ma prise de vue, celui-ci se trouvait justement au nord. Je puis vous assurer que c'est quelque peu troublant sur le moment.
Sur ce, je vais chaudement me couvrir pour repartir dans le froid glacial et tenter de nouvelles images de l'aurore boréale.
Bonne nuit !
Nous sommes en Finlande. Bivouac sauvage dans la forêt la nuit dernière, et réveil ce matin sous un manteau de neige. Malheureusement, pas d'aurore boréale… pour la raison que vous devinez. Mais ce soir, le ciel est limpide et plein d'étoiles, et les prévisions d'aurores sont excellentes pour le milieu de la nuit !
Nous avons bivouaqué cette nuit à l’extrême nord/est de la Novège, à moins de cent kilomètres à vol d’oiseau de la frontière russe, face à la mer de Barents de l’océan Arctique. La mer de Barents ! Ce nom me fait fantasmer depuis l’enfance et mes premières lectures des romans de Jules Verne, et je ne vous cache pas que j’ai ressenti une émotion intense en me promenant hier soir sur les rochers acérés de ce paysage étrange et fantasmagorique. Nous avons eu hier notre première bourrasque de neige sur la route, et ce matin nous nous réveillons sous une légère neige qui tapisse par endroits le sol, les rochers et les montagnes. Le contraste entre le noir profond de cette roche à l’aspect lunaire et la blancheur de la neige est saisissant de beauté. Hier soir, une Lune gibbeuse rasait les falaises et donnait au spectacle qui s’offrait à nous une vision pouvant rappeler certains tableaux de Caspar David Friedrich. La Grande Ourse, quant à elle, sous ces latitudes boréales, est incroyablement haute dans le ciel, indiquant une étoile polaire qui nous donnerait presque le sentiment qu’elle est au zénith. J’ai mis plusieurs fois le réveil dans la nuit, dans l’espoir d’avoir les conditions propices pour une observation d’aurore boréale. Mais malheureusement, le ciel s’était totalement couvert. Les conditions semblent meilleures pour la nuit prochaine, en allant un peu plus au sud.
Nous allons continuer la route, désormais pour traverser tranquillement la Finlande avec l’objectif de rejoindre progressivement la petite ville de Tornio à l’extrême nord du golf de Botnie.
Ça-y-est ! Nous sommes au Cap Nord ! Pour ne rien vous cacher, j’étais très circonspect sur ce lieu dont l’image de la falaise avec son globe est si iconique. Je craignais d’être déçu par un environnement touristique trop présent. Plusieurs fois, j’ai même évoqué l’idée à Maguy de ne pas y aller, et de marquer différemment notre montée vers ces régions hyperboréales, ce d’autant qu’il existe une terre (très) légèrement plus au nord du Cap Nord, mais dont l’accès est quelque peu compliqué. J’ai malgré tout envisagé de privilégier celui-ci. Eh bien pour tout vous avouer, le Cap Nord mérite vraiment sa renommée et je ne regrette pour rien au monde d’y être venu. C’est véritablement grandiose de découvrir ce cap qui domine de plus de 300 mètres l’océan Arctique.
Nous avons eu également une chance extraordinaire, et apparemment rare, celle d’avoir une météo parfaite avec une sublime lumière de fin de journée. Et pour ne rien vous cacher, il régnait hier soir, autour de la table à manger du Land, une ambiance de fête et d’humeur joyeuse. Pour l’occasion, et la première fois du voyage, nous avons sorti une bouteille des soutes du Land, un hydromel de la production LuLéAu Miel de notre nouvelle commune de Terval, à Breuil-Barret, pour fêter dignement l’évènement (Maguy et moi, bien évidemment), en lieu et place du champagne qu’il est traditionnel de prendre (pour certains) depuis 1861.
Nous sommes très exactement aujourd’hui au milieu de notre voyage, et désormais la suite de notre aventure nous fera revenir inexorablement vers le sud.
En arrivant au Cap Nord, le compteur du Land affichait 6384 km depuis le départ de notre village de La Chapelle aux Lys. Soit, à seulement six kilomètres près, l’équivalent du rayon de la Terre. Par une coïncidence incroyable, et il faut bien l’admettre quelque peu vernienne, nous avons donc fait l’équivalent du voyage jusqu’au centre de la Terre. Tout dépend aussi de quel rayon terrestre nous parlons. S’il s’agit du rayon polaire, celui-ci fait 6357 km, alors que celui équatorial fait 6378 km. Eh oui, la Terre n’est pas tout à fait ronde et ressemble à une… citrouille ou à une mandarine. Mais il s’agit là d’une autre histoire que j’aurai l’occasion de vous évoquer prochainement au cours de notre traversée de la Laponie !! Car le Cap Nord, aussi impressionnant soit-il, n’est pas l’objectif final de notre expédition et il nous reste encore bien des territoires à traverser.
Nous vous écrivons depuis les bords d'un fjord, à une trentaine de km d'Alta dans le Finnmark norvégien. Normalement, nous arriverons demain au Cap Nord. Je profite de ce bivouac pour vous faire un petit retour sur la nuit du 20 au 21 septembre, celle durant laquelle je suis monté avec mon fils Elouan au sommet d'un col, pour y vivre six heures incroyables d'aurore boréale. C'était notre dernière nuit sur l'ile de Senja et je tenais absolument à pouvoir y revivre une aurore au-dessus d'un fjord. Il s'agit ici du Øyfjorden, sur la partie septentrionale de l'ile. Avec mon fils, à la tombée de la nuit, nous sommes montés par un sentier de randonnée pour atteindre un col d'altitude dominant le Øyfjorden. C'est la première fois que je vis avec mon fils une nuit de prises de vues astrophotographiques en pleine nature, et il y avait quelque chose de magique à le faire dans des conditions aussi exceptionnelles. Le ciel était assez bien dégagé, mais les prévisions d'aurore boréale étaient faibles. Et pourtant, quel spectacle incroyable nous avons eu !!! Je ne savais plus où donner de la tête, et surtout où diriger mon appareil photographique. Ce sont plusieurs centaines d'images qui ont été réalisées cette nuit là, notamment pour des time lapse. En voici quelques unes, choisies au hasard, bruts et sans traitements je précise ! C'était merveilleux de vivre cela avec Elouan, avec ensuite une descente de la montagne dans la nuit… quelque peu sportive !
Article de presse dans Ouest-France de ce jour sur notre expédition. Quelques petites erreurs, notamment sur le moment du maximum de l'activité solaire, mais ce n'est pas bien grave.
Nous venons d'arriver sur la petite ile de Skervoya, précisément sur le 70ème parallèle nord. La température s'est incroyablement radoucie depuis hier soir. Il fait 10°C !!! Pour la première fois cette nuit, depuis une quinzaine de jours, nous n'avons pas mis le chauffage dans le Land ! La canicule.
Nous faisons une pause à Tromsø, surnommée la capitale de l'Arctique norvégien. La nuit dernière, nous étions à une trentaine de km de la ville, sur l'ile de Kvaløya. Le paysage depuis notre bivouac était à couper le souffle, mais quelque peu glacial !!
Nous sommes toujours sur l'ile de Senja, surnommée “la Norvège en miniature”. La beauté des Lofoten, mais sans les touristes ! Nous ne sommes qu'à quelques dizaines de km du 70ème parallèle, et il fait de plus en plus froid. La météo n'a pas été favorable ces derniers jours, c'est le moins que l'on puisse dire ! Froid, vent, pluie, et un moral qui n'était pas toujours, lui non plus, au beau fixe. Hier soir, bivouac à Tungeneset face aux montagnes des Dents du Diable. Les prévisions pour la nuit étaient prometteuses pour l'observation d'une remarquable aurore boréale. Sauf que le ciel de cette première partie de nuit est alors totalement couvert. Réveil dans la nuit, à 1h30. Il semble qu'une éclaircie puisse apparaitre vers 2h. Maguy et les enfants (plus le chat) dorment profondément. Je m'installe sur les rochers et tente de m'abriter du vent violent et glacial. L'ambiance nocturne est dantesque à l'entrée de ce fjord majestueux. Les Dents du Diable se découpent devant la masse nuageuse. Enfin, après plus de trente minutes de patience, quelques éclaircies se développent, et le spectacle grandiose d'une magnifique aurore boréale se dévoile. Certes, les conditions atmosphériques ne sont pas idéales, les prises de vues contrariées par un vent violent, risquant de faire chuter à tout moment mon matériel. Les images sont loin d'êtres bonnes, mais elles matérialisent le souvenir d'un moment intense.
Nous bivouaquons par 68°11'20" N et 16°06'10" E, face au Tysfjorden. Voici quelques images de notre première aurore boréale, dans la nuit du 14 au 15 septembre 2023. Quelle récompense lorsque le ciel se pare progressivement de lumières fantomatiques verdâtres dans une danse endiablée. Nos enfants Elouan et Youna poussaient des hurlements de joie et ne savaient plus où donner de la tête. C'était incroyable, j'en tremble encore d'émotion. C'est vraiment l'un des spectacles les plus grandioses de la nature. Voici quelques images, brutes sans développements ni traitements, qui donneront une petite idée de cette représentation céleste.
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